Le thème : Une histoire d'amour contrariée à laquelle se mêlent recettes et merveilleux
Au Mexique, au début du XXe siècle, vit une famille où la tradition impose à la dernière née de se consacrer à sa mère. Tita, à son plus grand regret, ne pourra donc jamais épouser Pedro. Désespéré, Pedro décide d'épouser la sœur de sa fiancée, afin de vivre auprès d'elle malgré tout. Entre Tita qui voit sa sœur au bras de celui qu'elle aime, Pedro qui est marié à une femme qui l'indiffère, et la mère de Tita qui est une vraie marâtre autoritaire et sans cœur, l'ambiance est plus que tendue... Pour s'évader un peu, Tita cuisine. Elle est plus que douée et ses recettes, qui expriment ses sentiments, ont des effets... magiques .
Mon avis : TRÈS PLAISANT !
Quel livre ! J'ai été immédiatement séduite par cette histoire aux parfums de passion et de rose, d'amertume et de chocolat, de tristesse et d'amande. Aussi belle que bien écrite, elle est découpée en 12 moments-clés de la vie des héros. A chacun des chapitres correspond une recette. A savourer, à déguster, à dévorer !
Première phrase :
RECETTE : L'oignon doit être haché menu.
Morceau choisi :
- Nous possédons en nous-mêmes les éléments nécessaires pour produire du phosphore. Ma grand-mère avait à ce sujet une théorie très intéressante : elle disait que nous naissons tous avec une boîte d'allumettes en nous, mais que nous ne pouvons pas les allumer seuls : nous avons besoin d'oxygène (...) et d'une chandelle. L'oxygène provient, par exemple, de l'haleine de la personne aimée; la chandelle peut être n'importe quoi : un aliment, de la musique, une caresse, une parole ou un son. C'est le déclencheur. L'allumette s'enflamme et, l'espace d'un instant, nous sommes éblouis. Il se produit en nous une agréable chaleur qui disparaît peu à peu, au fil du temps, jusqu'à ce qu'une nouvelle explosion vienne la raviver. Chacun a ses propres détonateurs qu'il doit découvrir. La combustion qu'ils entraînent procure de l'énergie à l'âme : en d'autres termes, cette combustion est la nourriture de l'âme.
"Si l'on ne découvre pas à temps ses détonateurs, la boîte d'allumettes s'humidifie et nous ne pourrons plus jamais enflammer la moindre allumette. L'âme alors fuit le corps, erre dans les ténèbres les plus profondes, cherchant vainement un aliment que seul ce corps qu'elle a abandonné, désarmé, transi de froid, pourrait lui fournir."
Références :
Chocolat amer : roman feuilleton où l'on trouvera des recettes, des histoires d'amour ou des remèdes de bonne femme, Laura Esquivel
Traduit de l'espagnol (Mexique) par Eduardo Jiménez et Jacques Rémy-Zéphir
Éditeur : Gallimard (26 février 2009)
Collection Folio n°4866
247 pages - 6,50 euros
ISBN : 9782070379477
-----------------------------------
BONUS
-----------------------------------
- Le livre sur le site de l'éditeur [+]
- Un film Les épices de la passion (Como agua para chocolate) a été tiré du livre en 1982.